Miyamoto Musashi

Publié le par katsura-san

Miyamoto Musashi

MIYAMOTO MUSASHI
(1584-1645)



1- INTRODUCTION

Contexte Historique :



Toyotomi Hideyoshi (1536-1598), en 1592 est au sommet de sa gloire. Ayant unifié le Japon sous sa domination, il portait le plus haut titre du pays (Kampaku). Mais ses succès militaires l'entraînèrent trop loin. Il envoya deux fois de suite ses armées à la conquête de la Corée voisine. Battue deux fois, l'armée Japonaise dut se replier. Ce fut cette défaite amère, après tant de succès, qui vit sa mort en 1598. Son fils, Hideyori, ne pourra jamais prendre sa succession. Tokugawa Ieyasu attendait son heure depuis déjà trop longtemps...



Peut-être plus un grand stratège en politique qu'un grand général, Tokugawa Ieyasu est celui qui profitera le plus de l'unification du Japon en instaurant une dynastie de Shogun qui allait durer..... presque 300 ans ! A la mort de Hideyoshi en 1598, sa patience fut récompensée. En une seule bataille (Sekigahara 1600), il se débarrasse de ses concurrents, et hérite d'un Japon déjà uni. Le Sengoku Jidai laisse la place au Tokugawa Jidai (Edo Jidai). Il va alors stabiliser cette toute jeune nation à peine pacifiée. En créant un système complexe d'obligation de résidence de tous les seigneurs du Japon, il oblige ces derniers à de coûteuses dépenses. Incapables alors de lever des armées, ceux ci ne peuvent plus l'inquiéter. A sa mort en 1616, sa famille hérite d'un pouvoir fort pour les trois siècles à venir.



Sekigahara (20 Octobre 1600) :



La bataille de Sekigahara est la plus décisive de l'histoire du Japon, car elle achève l'unification du Japon. Elle oppose Tokugawa Ieyasu aux partisans de son ancien maître Toyotomi Hideyoshi, après la mort de celui-ci. L'enjeu était le pouvoir militaire, économique et social sur un Japon enfin unifié.



Le 20 Octobre 1600, 210.000 hommes sous une pluie battante vont s'affronter. D'un côté, les troupes de Tokugawa appuyées par les clans Sanada, Kuroda, Matsudaira, Naomasa et Ikeda. De l'autre, les troupes du fils de Hideyoshi, Hideyori, appuyées par les clans Konishi, Ankokuji, Kobayakawa, Môri, Ukita et Shimazu.

La bataille est très incertaine, et va durer plus de 24 heures. C'est la défection du clan Kobayakawa en faveur de Tokugawa Ieyasu qui va faire basculer la victoire dans l'après-midi du 21 Octobre. Plus de 50 000 braves moururent dans la boue de ce champs de bataille. Après cette victoire Ieyasu devint le maître incontesté du Japon.

Présentation :

Célèbre samouraï expert au combat du sabre, Miyamoto Musashi est l’un des plus important Kenshi (grand maître de ken-jutsu) que le Japon ait connu et dont les exploits ont inspiré de nombreux récits. Il est l’archétype du héros médiéval nippon. Né en 1584 dans la province de Harima, il était le second fils de Munisai Shinmen, lui-même expert au sabre, qui le laissa orphelin à l’age de 7 ans (tué lors d’un duel). Elevé par son oncle dans un monastère, Musashi mit ce séjour forcé à profit pour s’entraîner au sabre et gagna son premier duel à l’âge de 13 ans contre Arima Yoshibe. A 17 ans, il participa sous la bannière de Toyotomi Hideyoshi à la bataille de Sekigahara en 1600, pendant laquelle il fut gravement blessé. A partir de 1604, on le retrouva à Kyoto où il défia et vaincu Yoshioka Seijuro, important expert du sabre, ainsi que nombres membres de son clan. Invaincu dans plus de 60 duels, il affronta pour la dernière fois le célèbre bretteur Sasaki Kojiro du clan Mori, réputé pour son sabre long (O-dachi). Tuant son adversaire à l’aide d’une simple rame en bois selon la légende, Musashi ne se battit plus jamais. A partir des années 1630, il se consacra entièrement à l’étude de la Voie (Do), tout en pratiquant la calligraphie et la peinture, arts dans lesquels il excellait. Il devient Kensei de son vivant (saint au sabre). En 1637, il rentra au service de ses anciens adversaires les Tokugawa et combattit pour eux les révoltés chrétiens de Shimabara. On le vit ensuite chargé du commandement d’un corps de réserve par Ogasawara, seigneur de Kokura, lors du siège du château de Hara en 1638. A cette époque, il adopte deux enfants: Iori et Mikinosuke. Ce dernier se fait seppuku des années plus tard. Il devint instructeur en 1640 de la puissante famille Hosokawa de Kumamoto. En 1643, il se retira dans la grotte Reigendo (temple de Ungan-ji) du Mont Iwato, à l’Est de Kumamoto. C’est là qu’il rédigera quelques semaines avant sa mort en 1645 le texte « Gorin no Sho » (traité des cinq roues), qui est devenu un classique de la littérature concernant les arts martiaux. Il mourut à l’age de 62 ans et fut, selon sa volonté, enterré revêtu de son armure.




Détails Physiques :

Le garçon a contracté très jeune de l'eczéma qui lui a laissé sur le visage de grandes cicatrices qu'il a gardé toute sa vie durant. Pour cette raison, il ne ressemble pas aux autres samouraïs de son époque. En conséquence, il n'a jamais rasé ses cheveux, ni arboré la coiffure des samouraïs : le toupet. Miyamoto Musashi était un géant pour son époque. Il mesurait près de 1m84 (environ 6 pieds) alors que ses collègues japonais atteignaient en moyenne 1m53 (5 pieds). On dit qu'il lui était possible d'atteindre des hauteurs de 1m80 rien qu'en sautant.

Estampe représentant Musashi lors d'un combat

2- LA VOIE DU SABRE

Combats :

Lorsque Musashi retourna à son village, il ne fut pas accueillit en héros. Les anciens du village le considéraient comme étant incontrôlable et il dut partir. Il se retrouva finalement captif au château de Hejime où il apprit la voie des guerriers. Après un long apprentissage, Musashi se fit offrir un poste important auprès d'un daimyo (seigneur d'une région plus ou moins grande). Il refusa avec courtoisie, préférant devenir un Guerrier en quête de l'Illumination (musha shugyo).

La Famille Yoshioka

 Il partit donc vers Kyoto, qui était la capitale à l'époque. Désireux de vouloir tester ses capacités de combattant, il défia en 1604 l'une des écoles les plus renommées ; celle de la famille Yoshioka, dont le fondateur était semble-t-il un duelliste de renom. Le premier qui releva le défi lancé par Musashi fut celui qui était à la tête de la famille Yoshioka, Seijiro. Ce dernier était armé d'une vraie épée alors que Musashi était armé d'un bokken, un sabre de bois. Le combat ne dura que peu de temps. Seijiro perdit son bras dans le duel et mourut. Cela lui attira la haine du clan Yoshioka. Le deuxième duel, eut lieu contre Denshichiro, le frère de Seijiro. Le combat fut, encore une fois, bref. Musashi brisa le crâne de Denshichiro le temps d'un battement de cils...

Ces derniers, excédés par l'attitude de Musashi, le provoquent une troisième fois en duel contre Matashihiro, encore un enfant, en prenant soin de lui tendre un piège auquel il ne pourra échapper. Mais une fois n'est pas coutume, Musashi est arrivé en avance. Il a eu le temps de voir la lâcheté des Yoshioka en action et les attaque finalement. Matashihiro meurt et Musashi échappe aux 80 samouraïs qui l'attendaient en embuscade, tuant une douzaine de membres du clan. Ce fut le fameux « combat d’Ichijoji ».



Il reprit alors la route, remportant défi sur défi, invaincu dans plus de 60 duels.


Muso Gonnosuke



L’histoire nous apporte différentes versions de la rencontre entre Musashi et Muso Gonnosuke. Ayant rencontré Musashi et vaincu par lui une première fois en 1605 dans la province de Harima à Akashi., ce dernier estima que le traditionnel bâton de 1m80 ne pouvait atteindre une vitesse suffisante contre un sabre. Se retirant sur le Mont Honman (dans le Kyushu), il ramena la longueur du bâton à 1m30 après quelques expériences mystiques. Il combina le maniement de ce nouveau bâton (Jo) avec ce qu’il connaissait déjà de ceux de la lance, du sabre et de la Naginata. La légende rapporte que lorsqu’il rencontra pour la deuxième fois Musashi, la longueur du Jo, même paré, lui permit d’atteindre un point faible sur le corps de l’épéiste adverse au niveau du plexus solaire. Gonnosuke est parvenu à défaire Musashi sans lui causer de grand mal. Mais ce fut la seule défaite encaissée par Musashi et cela à cause d’une nouvelle technique de Jo-Jutsu.

Sasaki Kojiro



En avril 1612, Musashi rencontre le fameux Sasaki Kojiro, du clan Mori, réputé pour son fameux sabre long (O-dachi). Il l'affronte sur l’île de Mukojima en utilisant un simple bout de bois ou une rame (selon les versions). Le duel a lieu sur la plage. Un seul coup porté à la tête de Kojiro et celui-ci est étendu sur le sable, vaincu par l’allonge inhabituelle de l’arme. Il existe de nombreuses autres versions de ce combat disant que Musashi avait perdu ou bien que Musashi n'était qu'un lâche etc.



Sa Technique :



Musashi ne suivit jamais l’enseignement d’une école de kenjutsu particulière. Ayant certainement profité du talent de son père, puis de l’enseignement du monastère, il a principalement acquis seul ses techniques de combat, prenant plus tard le statut de musha-shugyo (« la quête du guerrier », forme d’apprentissage des arts guerriers qui consistait à aller de maître en maître, d’école en école pour apprendre et confronter sa technique aux sources les plus multiples). Musashi expérimenta beaucoup et fit évidemment sa propre synthèse technique. Il créa un style de combat à deux sabres (katana et wakisashi) nommé nito-ryu, puis niten-ryu, qu’il utilisa notament lors du combat d’Ichijoji. Si l’école a disparu avec sa mort, il existe cependant encore des Kata à deux sabres transmis par le kenjutsu au cours des siècles suivants. Le Hyoho Niten Ichi-Ryu prétend cependant aujoud’hui transmettre la technique de Musashi.



Terao Kyumanosuke Nobuyuki (élève de Musashi)
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Terao Kyoemon Katsuyuki
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Yoshida Josetsu Masahiro
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Santo Hikozaemon Kiyoaki
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Santo Hanbei Kiyoaki
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Santo Shinjuro Kiyotake
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Aoki Kikuo Hisakatsu
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Kiyonaga Tadanao Masazane
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Imai Masayuki Nobukatsu (actuel maître du dojo)


3- LA RECHERCHE DE LA VOIE ULTIME


La peinture et la calligraphie :

Voici des oeuvres peintes de la main de Musashi:

Daruma

Montagne

Branche

Cormoran

Oiseau

Kareki

Des autres oeuvres reprèsentant Musashi:


Musashi et la belle Otsu par kitagawa

Autoportrait par Musashi





Côté livre:


Voici des des livres racontant l'histoire fantastique de ce personnage resté mythique dans l'histoire du japon

Les débuts de Musashi sur la voie du Samurai

édition:J'ai lu
Auteur:Eiji Yoshikawa

Suite de la Pierre et le Sabre

édition:J'ai lu
Auteur:Eiji Yoshikawa


(Gorin no sho) Le Traité des cinq roues qu'il acheva avant sa mort en 1645

édition:Albin Michel
Auteur:Miyamoto Musashi
(voir dans l'article plus au dessus)


Un livre écrit par le Moine takuan Soho;acteur de la vie de Musashi dans la pierre et le sabre.

édition:Budo
Auteur:Takuan soho

La voie du samurai

édition:Sagesses
Auteur:Thomas Cleary*

*Thomas Cleary qui traduira aussi le code d'honneur des samurais et de nombreux livres sur l'asie.

Dans ce livre on traite de l'histoire militaire japonaise,de l'influence du zen chez les samurais, le bushido et son code d'honneur et aussi une de mes parties préférées les 36 stratégies qui raconte comment se comporter en combat en toute situation et en tant de guerres , des stratégies à adopter pour contrer les ennemis et les vaincres.


Je vous met en  cadeau bonus un de mes passages préféré tiré du livre La pierre et le sabre de Eiji Yoshikawa puis en second un passage sur les trente-six stratégies tiré de la voie du samurai:

"La pierre et le sabre"

Musahi, persuadé que les ronins*  étaient plus fort en discours qu'au combat ,se retourna soudain sur eux en criant:
-Bon lequel d'entre vous désire se présenter?
Tous ,sauf deux ou trois,reculèrent d'un pas ;chacun avait la certitude que le mauvais oeuil de Musashi était sur lui.Les deux ou trois braves se tenaient prêts,sabre au clair;relevant le défi.
En un clin d'oeuil,Musashi,pareil à un coq de combat,était sur l'un d'eux.Il y eut comme un buit comme celui d'un bouchon qui saute,et le sol devint rouge.Puis ce ne fut pas un cri de guerre ,ni un juron,mais un hurlement a vous glacer le sang.
Le sabre de Musashi sifflait dans l'air; un écho dans son propre corps l'avertissait quand il rencontrait un os humain .Sa lame faisait gicler sang et cervelle ; des doigts,des bras volaient partout.Les ronins étaient venus pour assister au carnage , non pour y prendre part ; mais leur faiblesse avait incité Musashi à les attaquer en premier.Au tout début,ils faisaient assez bonne figure ,car ils croyaient que les prêtres ne tarderaient pas à venir à leur secours.Mais ceux-ci se tenaient silencieux,immobiles,tandis que Musashi s'empressait de massacrer cinq ou six ronins,ce qui jeta les autres en pleine confusion.Bientôt ,ils lancèrent des coups à l'aveuglette, en se blessant le plus souvent les uns les autres.La plupart du temps,Musashi n'était pas vraiement conscient de ce qu'il faisait.Il se trouvait dans une éspèce de transe,un rêve meurtrier ou son corps et son âme se concentraient dans son sabre long d'un mètre.Inconsciemment,toute son expérience vitale les connaissances que son père lui avait inculqué à coups de bâton,ce qu'il avait appris à Skigahara,les théories qu'il avait entendu exposer dans les diverses écoles d'escrimes,les leçons que lui avaient enseignées lesles montagnes et les arbres ,tout cela entra en jeu dans les rapides mouvements de son corps .Il devint un tourbillon désincarné qui fauchait la troupe des ronins dont l'ahurissement faisait une proie facile.
Pendant la courte durée du combat l'un des prêtres  compta le nombre de ses inspirations  et de ses expirations.
Tout fut terminé avant qu'il eut respiré vingts fois.
Musashi était  trempé du sang de ses victimes.Les quelques ronins qiu restaient se trouvaient aussi couverts de sang.
La terre ,l'herbe,l'air même étaient ensanglantés.L'un d'eux poussat un cri strident ,et les ronins survivants s'enfuirent en tout sens.

Ronins:Samurai sans maître

"Les trente six stratégies"

Epuiser l'ennemi sans effort:

Obliger les autres à dépenser leur énergie lors même que vous préservez la vôtre.Epuisez vos opposants en les faisant courir partout,ou encore forcez les à vous attaquer de loin tout en campant sur vos positions

Feinter à l'est frapper à l'ouest:

Répandez de fausses informations sur votre compte,induisez votre adversaire en erreur par des suggestions trompeuses,en vue de l'amener à concentrer ses forces sur un seul front ce qui rendra ses autres positions vulnérables.

Surveiller le feu depuis l'autre rive:

Observez calmement les troubles internes déchirant la partie adverse ,et attendez qu'elle se détruise d'elle-même.

Emprunter un cadavre pour rapporter un esprit:

Ce dont chacun se sert,n'en faîtes pas usage.Servez-vous  au contraire de ce que les autres rejettent .Ce qui à été  délaissé par négligences ,tirez en  parti.
Lorsqu'une chose est considérée comme inutile ou sans valeur,chercher à là sublimer.



















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